Du journalisme au syndicalisme paysan, entre Alsace, Moselle et Algérie, un itinéraire d’extrême droite, proche du nazisme : Joseph Bilger (1905-1975)
Né en Haute-Alsace (annexée à l’Allemagne) dans une famille catholique où le père cheminot est redevenu cultivateur Joseph Bilger (1905-1975) fréquente l’école primaire (allemande puis française) jusqu’à l’âge de 14 ans. Il complète sa formation par correspondance jusqu’à l’âge de 20 ans à l’Ecole Universelle. Il adhère en 1924 à l’Union Paysanne d’Alsace et fonde le syndicat rural de son village natal en 1927. En 1926, il revient du service militaire français avec le grade de maréchal-des-logis. En 1930, il épouse Suzanne Gillet d’Ingersheimoriginaire du Haut-Rhin : le couple a quatre enfants. De 1929 à 1930 il tient une chronique à L’Elsässer Kurier, quotidien catholique autonomisant de Colmar. En 1935 il intègre le Front National du Travail et crée le Bauernbund(section rurale et paysanne du FNT) dans le Haut Rhin qui essaime ensuite dans Bas-Rhin puis en Moselle. Il assure la direction de l’Elsass-Lothringisches Bauernblatt et cherche à se faire élire député. Après la défaite de 1940, après avoir été fait prisonnier puis libéré, il se met au service du nazisme jusqu’en 1942 en tant que Propagandaleiter (responsable de la propagande) et membre du Conseil consultatif lorrain en Moselle annexée. Jugé à Metz en 1947, il est condamné à dix ans de travaux forcés. Libéré en 1955, il participe pendant la guerre d’Algérie (1954-1962) à la création du Mouvement populaire du 13 mai qui essaie de regrouper des colons d'origine alsacienne et des propriétaires terriens partisans de l’Algérie française.