La gestion de la croissance informelle des villes du Sud: l'exemple de la ville de Mohammedia au Maroc
La ville de Mohammedia s’inscrit de façon notable dans la crise urbaine actuelle des Pays du Sud. Mêlant Kasbah, quartiers modernes et bidonvilles, elle fait face à un défi majeur: s’établir de façon cohérente et durable tout en faisant face aux problèmes liés aux héritages du passé et aux fluctuations conjoncturelles de la société. La pression foncière présente dans les grandes villes du « Sud » condamne les villes moyennes des alentours telles que Mohammedia à recevoir des flux de populations sans interruption. La fragilité, la jeunesse et l’inexpérience des systèmes urbains de ces villes ne permettent donc pas la bonne implantation et intégration de ces populations immigrantes. Face à cette urbanisation rapide, spontanée et mobile, les politiques locales sont souvent inefficaces, démunies de tout aspect social. Si le Maroc, ancienne colonie française, a décidé de lancer un grand programme de résorption de l’habitat insalubre en 2004 à l’image de celui lancé par la France dans les années 1960, il est toujours confronté aux pratiques locales, au manque d’encadrement et aux risques de corruption. Si l’aspect social des politiques marocaines est effectivement mis au premier plan, force est de constater que ce sont des considérations politiques et des opportunités foncières et financières qui déterminent le fonctionnement de ces interventions. L’intégration des bidonvillois dans la société urbaine ne peut être réalisé qu’avec un accompagnement social effectué par une bonne maîtrise d’oeuvre sociale. Le désenclavement des ces quartiers défavorisés est géré par une politique de résorption de l’habitat insalubre jeune et inadaptée.