CYBERATO Alter-perspectives disputables

Travaux et Mémoires

  • Science et idéologie. Walter Christaller : épistémologie modélisatrice ou principiante ?

    Date de publication : 16-10-2019
    Auteurs : 
    Activité: 
    professeur honoraire

    L’épistémologie modélisatrice reconstruit la pensée de Walter Christaller en lui conférent un rôle scientifiquement « révolutionnaire ». L’épistémologie principiante s’efforce de retrouver sa pensée en évitant les anachronismes et les interprétations a posteriori. La première approche minimise le lien entre la pratique scientifique et l’engagement politique, la science et l’idéologie. La seconde le met en évidence en contextualisant les mots, les idées et les procédures utilisés par Walter Christaller. Le paradigme modélisateur de la géographie quantitative hypothético-déductive de l’analyse spatiale qui voulait « révolutionner » la manière de faire de la géographie en se réclamant de Walter Christaller n’a pas remplacé le paradigme géographique descriptif classique. Il n’a fait qu’ajouter une branche à l’arbre foisonnant des géographies procédant d’une attitude de plus en plus critique à l’égard de Walter Christaller et de son héritage épuré.

  • Fernand Maurette (1878-1937)

    Date de publication : 18-12-2016
    Auteurs : 
    Activité: 
    professeur

    Cette notice biographique propose de redécouvrir un géographe au parcours hors des sentiers battus. Spécialiste de géographie économique qui s’est intéressé très tôt au commerce mondial et aux marchés, Fernand Maurette a passé un quart de siècle à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, en tant qu’étudiant puis au service de l’administration. En octobre 1924, la famille Maurette quitte Paris pour Genève où le géographe est appelé au poste de chef de la Division des recherches du BIT. Le réseau normalien et socialiste a fonctionné, puisque le directeur de l’institution genevoise n’est autre que son condisciple en khâgne et à la rue d’Ulm, l’ancien ministre de l’Armement Albert Thomas. Maurette a toujours été un membre, certes discret mais avéré, du réseau Thomas dont il partageait les idées réformistes. Sur les bords du Léman, le géographe va gravir les marches du BIT dont il deviendra sous-directeur en 1933, tout en continuant à écrire de la géographie (articles, livres et manuels scolaires) en traitant, entre autres, de l’internationalisation de la production et du travail. Il va également s’investir avec son épouse et son beau-père Paul Dupuy dans la création et le développement de l’Ecole internationale de Genève.

  • L’évolution des structures intra-urbaines au Havre des origines à nos jours  : Les faits et leur interprétation

    Date de publication : 18-02-2016
    Auteurs : 
    Auteurs : 
    Activité: 
    Géographes
    Adresse: 
    jaagui@sfr.fr rebourthierry@orange.fr

    Cet article se propose de montrer que les formes et les structures intra-urbaines de l'agglomération du Havre ont évolué selon les trends de la conjoncture économique longue; autrement dit, les mouvements longs du pouvoir d'achat. Nous montrons que, du début du XVIème siècle jusqu’à nos jours, les morphologies internes de l'agglomération semblent bel et bien soumises à la dynamique du partage des richesses. Plus celui-ci est équitable, plus les villes ont une forme proche des modèles néo-classiques d’équilibre, à l'organisation circulaire. Au contraire, plus ce partage est inéquitable et favorise les revenus du capital aux dépens de ceux du travail, plus la forme de la ville s’éloigne de ces structures circulaires pour se rapprocher du modèle radial identifié par Hoyt dans les années trente à Chicago. Dans les années 2000, la Crise et le processus très ségrégatif de la métropolisation, activent vigoureusement cette dernière dynamique.

    C'est donc la conjoncture économique qui modèle les villes, agissant sur un héritage doté cependant de l'inertie propre à tout établissement humain.

     

  • Paysage 1 : Formes et cartographie. Paysage 2 : De la crise à la réversibilité créatrice

    Date de publication : 28-10-2015
    Auteurs : 
    Activité: 
    maître de conférences à l'Université d'Orléans

    Ces deux articles sont nés de deux interrogations sur les paysages, correspondant à deux temps de la démarche, dissociés pour la commodité de l'analyse.

    1. Pourquoi tant de polémiques sur les paysages: qu'est-ce qu'un beau paysage; pourquoi vouloir protéger les "paysages menacés"; inversement, pourquoi, au nom de quoi justifier leur destruction - ou, plus souvent, et c'est plus commode, se résigner à "la fatalité" ?2. Comment peut-on représenter les paysages dans leur extension à la surface de la Terre - c'est-à-dire au moyen d'une carte ?

    Résoudre le problème numéro deux permet d'argumenter et réfléchir à la première série de questions. En effet, la cartographie permet d'accéder à un niveau de compréhension global de l'espace géographique et, en l'occurrence, des paysages qui font partie de l'environnement matériel et culturel des hommes-habitants de la Terre. C'est pourquoi cette question qui paraîtrait "technique" au premier abord, est traitée dans le premier article.

    2. Le second article est fondé sur cette conception du paysage, comme objet géographique tout d'abord matériel, construit, produit au cours de l'histoire: il analyse les conditions sociales et économiques de cette production. De cette façon, il sera possible de tracer des perspectives, quant à l'évolution des paysages et du cadre de vie, précisément dans un pays "industriel" comme la France, qui fournit les exemples cités au cours du texte.

    Pour citer ce texte :

    GUIEYSSE, Jean-Albert, "Paysage 1 : Formes et cartographie. Paysage 2 : De la crise à la réversibilité créatrice",
    In : Cyberato, Publications, Travaux et Mémoires, octobre 2015 : www.cyberato.org

  • Walter Christaller : les "principes" ("Prinzipien") d’un géographe totalitaire opportuniste

    Date de publication : 03-08-2015
    Auteurs : 
    Auteurs : 
    Activité: 
    professeurs honoraires

     

    Ce texte sur lesprincipes de Walter Christaller, restitués dans leur intégralité et leur actualité, montre que si on utilise ses idées en les considérant comme « scientifiques » au prix d’un tri sélectif ou d’associations improbables (« cadavres exquis »), qu’on le veuille ou non, on récupère leur contenu totalitaire. Accepter la problématique de Walter Christaller n’est pas idéologiquement « neutre » et encore moins scientifiquement « impartial ».

    Pour Walter Christaller en effet, dans la nature inorganique et organique, l’ordonnancement d’une masse autour d’un noyau, l’ordre central, est l’image spatiale de l’ordre d’appartenance commune qui est un besoin fondamental de l’être humain. La fusion géométrique de l’inorganique et de l’organique dans les lieux centraux et sa représentation à l’aide de schémas triangulo-hexagonaux réguliers, infiniment reproductibles et extensibles, lui permet de faire de l’espace un décor idéal qui fascine les spectateurs et les utilisateurs par sa régularité, son équilibre et sa puissance. La totalité de la nature inorganique et organique cristallisée dans lieux centraux révèle l’existence d’un ordre universel et permanent. La représentation des principes qui déterminent les rapports entre les lieux centraux à l’aide de schémas confère ainsi une puissance spectaculaire et irrésistible à l’exposition de ses idées totalitaires.

    Pour citer ce texte :

    NICOLAS Georges et RADEFF Anne,  « Walter Christaller : les « principes » (« Prinzipien ») d’un géographe totalitaire opportuniste », In : Cyberato, Alter-perspectives disputables, Rubrique : Publications, Travaux et Mémoires, août 2015: www.cyberato.org

     

Syndiquer le contenu